
Par Jacque
Définition et étymologie
Le mot colère vient du latin cholera, bile, colère ; du grec χολέρα, qui signifie non pas bile, mais choléra. « Colère » n’est entré qu’assez tard dans la langue ; le mot habituel dans les âges anciens était ire ; puis est venu chole, bile (χολὴ, bile) ; chaude chole, pour dire emportement, a été longtemps usité. La colère indique un état affectif violent. Ses synonymes sont le courroux, l’emportement. Ses antonymes sont l’apaisement, le contentement, la douceur, la modération, la patience.
La colère, émotion contemporaine
« La colère est sans doute la plus fréquente et la plus intense des émotions si bien qu’elle amplifie tout ce qu’elle suscite. Elle est composite : au contact d’autres affects, elle entre en effervescence, elle les magnétise pour produire des molécules colériques et, dans cette réaction chimique, s’intensifie d’autant. C’est sans doute la raison pour laquelle, à l’ère de l’ego-roi, elle est valorisée par l’individu contemporain. La colère est un signe de puissance, de défense et de création de soi. Savoir se mettre en colère semble parfois une condition de l’existence dans le monde actuel, comme si elle était devenue un fait social. Serait-elle l’émotion de notre époque, comme le fut le spleen pour les romantiques ou le Peace and Love pour la génération des années 60 ? La colère, c’est la vie qui palpite dans le corps de l’enfant qui naît comme dans le coeur de l’homme livré au mal le plus absurde. Elle est originelle et immémoriale. »[1] Pour Michel Erman[2], dans son livre « Au bout de la colère, Réflexion sur une émotion contemporaine » la colère tiendrait plutôt d’une intelligence sensible qui signe la limite entre « ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas ». Il ne s’agit évidemment pas de se laisser entraîner par elle mais « d’agir sur ou avec elle ».
» your text Au même titre que la joie, la tristesse, la peur, la surprise et le dégoût, la colère est une émotion. La colère est une émotion qui signale de l’insatisfaction. Elle est vécue à l’égard de ce qu’on identifie, à tort ou à raison, comme étant « responsable » de notre frustration. On peut relever une gamme d’émotion qui traduit la colère comme p. ex. la rage qui est déclenchée par une forme d’impuissance à éviter une situation non désirée, la révolte qui signale une perception d’injustice, des émotions composites reflétant la colère comme le mépris, le dépit, la rancune, la jalousie…L’expression « la moutarde me monte au nez » traduit bien la sensation physique que produit le début de cette mobilisation physiologique. Nous éprouvons de la colère envers « l’obstacle » à notre satisfaction. En effet, il y a de multiples occasions d’insatisfaction durant une journée de vie. En outre, certaines d’entre elles perdurent parce que nous négligeons, sans doute, de nous en occuper adéquatement. La colère surgit lorsque l’équilibre est rompu dans un aspect de notre vie. Le déséquilibre prend la forme générale d’une insatisfaction. Celle-ci peut signifier qu’un besoin est insatisfait, qu’un désir n’est pas comblé, qu’une attente est sans réponse ou peut-être même qu’un caprice n’est pas satisfait. Est-elle fondée ou défensive ? La colère peut effectivement être une réaction au sentiment d’injustice, au mépris ou à la souffrance dont on tente de délivrer par une réaction vive ou violente (frapper sur la table, crier, voir nuire aux autres…). Elle se manifeste suite à une volonté arrêtée, à un élan contrarié, à ce qui vécut comme injuste. Elle peut constituer un ultime moyen pour se faire entendre. Elle s’exprime alors quand nous n’en pouvons plus de nous taire. Elle équivaut à une non satisfaction pulsionnelle. Ferait-elle porter la responsabilité de notre insatisfaction sur l’autre ? « C’est l’affect qui surgit quand du réel se met en travers des entreprises du désir, elles toujours ordonnées par le symbolique. « Il est fort difficile de ne pas s’apercevoir qu’un affect fondamental comme celui de la colère n’est pas autre chose que cela : le réel qui arrive au moment où nous avons fait une fort belle trame symbolique, où tout va fort bien, l’ordre, la loi, notre mérite et notre bon vouloir. »[3] « La colère est une passion, mais qui se manifeste purement et simplement par tel ou tel corrélatif organique ou physiologique, par tel ou tel sentiment plus ou moins hypertonique, voire élatif ; que peut-être la colère nécessite quelque chose comme une sorte de réaction du sujet ; qu’il y a toujours cet élément, fondamentalement, d’une déception, d’un échec dans une corrélation attendue entre un ordre symbolique et la réponse du réel. Autrement dit, la colère, c’est essentiellement quelque chose de lié à cette formule que je voudrais emprunter à Péguy qui l’a dite dans une circonstance humoristique : c’est quand les petites chevilles ne vont pas dans les petits trous. » [4] Alors, hypertonique en effet, on tape du pied, on casse tout, les assiettes ou la tête du semblable, on hurle, etc. Intéressant de constater que le fracas accompagne la colère et qu’il s’en prend justement aux arrangements discursifs qui se sont montrés impuissants à satisfaire. Question : son imprécation vise-t-elle plutôt l’Autre ou plutôt le réel empêcheur de tourner en rond ? La rage du petit enfant, futur Homme aux rats dont parle Freud, semble bien faire insulte à l’Autre lorsqu’il hurle à son intention, sans doute faute d’autre vocabulaire : « Toi lampe, assiette, serviette », comme si l’inconscient l’avertissait que tout signifiant fait injure au sujet et qu’il est propice à le faire descendre au rang d’objet. Tous les exemples de vitupération contre Dieu iraient dans le même sens, ainsi que le registre de l’insulte qui du dialogue est « le premier mot comme le dernier, ne touchant au réel qu’à perdre toute signification »[5]. On peste donc contre l’Autre qui n’en peut mais, et contre les autres qui le présentifient, faute de pouvoir émouvoir le réel. »[6] La colère ne veut rien savoir de l’altérité (les autres ne font pas ce que je dis !). Elle est aveugle. Elle est le point aveugle de notre imaginaire et entretient la confusion. La colère dénie l’autre. Elle s’auto entretient dans la négation de l’autre. Le sentiment d’être dans son bon droit empêche la colère de se désamorcer et, dans une sorte de cercle vicieux, la colère elle-même devient la preuve du bon droit. Le refus de l’autre se donne à lire comme reconnaissance ou création de soi, le mensonge qui est en nous se proclame en nous comme injustice des autres, la condamnation où nous nous enfermons nous-mêmes, nous la projetons sans cesse comme persécution par les autres ! De fait, avoir raison nous confirme toujours dans le bien-fondé de notre colère. Dans le caprice, pour y faire référence, c’est de moi seul qu’il s’agit. Ce type de colère est très bien cernée par trois auteurs dans leur livre « À nous la liberté » : « Matthieu : Certes, la colère incite à l’action. Elle présente des aspects de vivacité, de vigueur et d’efficacité qui, en eux-mêmes peuvent être utiles, tant qu’ils ne sont pas associés à la malveillance. Mais dans la plupart des cas, la colère dégénère très vite. L’énervement, la perte de contrôle et, finalement, le désir de nuire prennent le dessus. La colère devient toxique. Une étude portant sur plusieurs centaines d’étudiants qui ont passé un test de personnalité mesurant leur degré de colère chronique et d’hostilité a montré que, vingt-cinq ans plus tard, les plus agressifs d’entre eux avaient eu cinq fois plus d’accidents cardiaques que les moins coléreux. ALEXANDRE : …d’où la nécessité de se mettre au boulot sans tarder pour ne pas finir complètement rance et amer, et s’avancer dans la grande santé. Ne négligeons pas non plus la violence qui, retournée contre soi, fait d’énormes ravages. Le défi ? Repérer déceptions, trahisons, échecs et traumatismes, toutes ces bombes à retardement. Pour se lancer dans un travail de libération, dans une ascèse, il faut du carburant, des actes répétés au quotidien, de la joie, des amis dans le bien. Et pour les irascibles de tout poil, le génial Sénèque peut déjà fournir la trousse de secours. Il nous prodigue son traitement contre la colère : « Prenons le contre-pied de tous les indices qui la révèlent : que le visage se détende, que la voix s’adoucisse, que la démarche se ralentisse ; peu à peu, l’intérieur se modèlera sur l’extérieur. » Un de mes amis, stoïcien sur les bords, me disait qu’à chaque fois qu’il sentait naître en lui des reproches, du courroux, la moindre occasion de semer la zizanie au sein de son couple, il s’allongeait par terre et laissait s’évanouir les étincelles avant que l’incendie ne se déclare… J’aime que la transformation de soi s’inscrive dans des petits actes, au cœur du quotidien. Se libérer, sortir du cachot, oser l’évasion réclame une ingéniosité, de le la persévérance et un paquet d’humour. Rien ne sert de partir en guerre contre les émotions, courons plutôt à grands pas vers la paix ! Matthieu : Du point de vue de l’évolution et de la survie de l’espèce, comme l’a souligné Darwin dans L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux, toutes les émotions ont une utilité. La jalousie contribue à maintenir la cohésion d’un couple en incitant le conjoint à écarter ses rivaux, augmentant ainsi les chances de survie de sa progéniture. La colère peut aider à surmonter rapidement un obstacle qui entrave la réalisation de nos désirs ou constitue une menace. La convoitise incite à s’approprier ce dont on a besoin. Mais ces émotions deviennent sources de tourments lorsqu’elles s’amplifient au point d’échapper à notre contrôle et de ne plus être appropriées à une situation donnée. »[7] La colère vient à la place de la parole. Le sujet s’épuise en évitant la parole. Il est égaré. Non symbolisée, non symbolisable, la colère est destructrice. Au lieu de trouver une issue dans les mots, l’affect s’empare du corps dans le passage à l’acte. Elle est une réponse à un trop d’injustice, de privation, de sollicitation, d’insécurité ou de sécurité. Elle n’est pas objective. Selon la CNV, la colère est le signe que l’on est coupé de ses besoins et que l’on est « dans sa tête » occupé à juger l’autre en se disant des phrases du genre : « Il aurait dû ; elle n’aurait pas dû ; il a tort, elle est égoïste, incompétente, etc. ». Cette sorte de colère est destructrice, car elle est coupée de la vie ; il est donc important de la transformer en une énergie au service de la vie. Dans notre société on est prié de garder la colère pour soi et l’on voit exploser la consommation des médicaments destinés à tenir en laisse nos émotions comme les antidépresseurs et les anxiolytiques. Il s’agit donc de bouillir en silence ! La colère rentrée est celle qui s’autoalimente de ne pas pouvoir se dire et qui, d’être enfermée dans le corps, le détruit. Cette colère est suicidaire. Les affects de la colère annoncent également une déconstruction de l’image orgueilleuse de nous-mêmes qui est liée à un fantasme de toute puissance (imaginaire). La pulsion des affects, selon Szondi[8], est appelée Paroxysmale (P). Les pulsions, Freud l’avait déjà dit, ne sont pas identifiables en elles-mêmes. On ne peut les reconnaître qu’à travers leurs manifestations extrêmes, lorsqu’elles se dissocient d’une totalité où elles étaient censées faire bon ménage avec les autres. C’est la démesure d’une revendication pulsionnelle qui déséquilibre la structure. Par exemple, puisque nous parlons du sujet paroxysmal, le besoin de se venger ou, à l’inverse, de réparer, de se racheter par ses mérites, ces besoins peuvent être si forts qu’ils orientent toute la destinée d’un sujet, faisant parfois la grandeur de cette destinée, mais parfois aussi sa misère, le rendant malade ou fou, infernal pour lui-même et pour les autres. Les troubles paroxysmaux sont les troubles névrotiques. Evidemment, la définition que Szondi se donne de la névrose n’est pas celle de tout le monde. Pour Szondi, les troubles névrotiques au sens strict, sont ceux qui interviennent dans la vie des affects et qui se manifestent bruyamment par des crises, par des paroxysmes, d’où dérive le concept de paroxysmalité. La crise naît du refus du dialogue, et de la loi qui est l’instance tierce sans laquelle il ne peut y avoir de dialogue. Les paroxysmaux sont des sujets déroutants en raison de la temporalité critique de leurs troubles et de la structure de leur personnalité qui, oscillant entre un pôle épileptique et un pôle hystérique, est portée, comme on sait, à la pathomimie, offrant à voir la panoplie complète des tableaux psychiatriques. En appelant angoisse « paroxysmale », Szondi y désigne, premièrement, la décharge violente de « l’affect », « pulsion paroxysmale » elle-même violente ; deuxièmement, l’expression corporelle de cette décharge qui a les caractéristiques de la crise hystérique, elle aussi relevant du vecteur paroxysmal. L’expression « péter les plombs » s’entend comme un cri du cœur où la subjectivité vient à se dévoiler. Cette expression fait référence aux anciens dispositifs de fusibles en fils de plombs des installations électriques. Ces éléments en métal reliant deux bornes d’un circuit avaient pour rôle de prévenir les surcharges d’intensité électrique en fondant afin de protéger les appareils branchés en aval et les conducteurs (Aujourd’hui souvent remplacés par un disjoncteur). L’expression, bien vivante, a donc survécu à l’objet. Autres expressions : péter une durite ou un câble. La colère est une émotion parmi d’autres, qui permet de se positionner. Elle permet de dire qu’une règle du jeu n’est pas respectée. Grâce à elle, on pose ses limites. Mais si elle n’est pas canalisée, on l’associe souvent à la violence. De même partir en vrille pour un oui ou pour un non constitue une tyrannie pour l’entourage. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’un « pétage de plomb » : un surmenage professionnel, une crise de vie, un épuisement maternel… La personne se met à agir de manière inhabituelle allant jusqu’à « s’en prendre aux autres ». Une vidéo intéressante à regarder de 26’ : https://commedesfous.com/jai-pete-les-plombs/ Une lecture pour certains parents de certains adolescents : https://www.yapaka.be/campagne/manuel-de-survie-pour-parents-dados-qui-petent-les-plombs Les crises de colère font partie du développement normal de l’enfant, particulièrement à l’âge où celui-ci commence à développer son autonomie, soit vers 18 mois. Certaines crises ne durent que quelques minutes, mais d’autres peuvent se prolonger pendant plus d’une heure. Pendant une crise, l’enfant peut crier, pleurer, donner des coups de pied, de poing ou de tête, mordre, se rouler par terre ou avoir des gestes incontrôlés, lancer des objets, refuser de se faire prendre, retenir son souffle (cf. spasme du sanglot[9]) …Jusqu’à 2-3 ans, un enfant est « tout puissant », le centre du monde. Puis il apprend petit à petit que tous ses désirs ne seront pas satisfaits. Entre colères et caprices cette période est difficile mais le sentiment de frustration que ressentira l’enfant va lui permettre de s’inscrire dans la vie réelle. Selon Isabelle Filliozat[10], il existe trois types de colère chez les jeunes enfants : – Les colères liées à la décharge (trop-plein de tensions) ne sont en réalité pas de vraies colères mais des décharges de stress. – Les colères liées à une affirmation des limites personnelles. Par exemple, un enfant peut se mettre en colère contre son frère qui a touché ses affaires sans lui demander la permission. Dans ce cas-là, la colère est l’émotion qui permet d’affirmer des limites personnelles et de réparer l’intégrité. Des outils de régulation émotionnelle comme le fait de taper des pieds ou dessiner la colère permettent d’éviter que cette colère ne se transforme en violence. – Les colères liées à la frustration. Quand les adultes laissent à l’enfant le droit d’éprouver de la colère pour se remettre de sa frustration, celle-ci finit par passer. L’enfant en proie à une colère de frustration a besoin d’apprendre à mettre des mots sur ses désirs et ses désirs frustrés (pas forcément que ses désirs soient exaucés). « L’agir expressif, c’est la façon dont le corps se mobilise au service de la signification, c’est-à-dire au service de l’acte de signifier à autrui ce que vit le ‘Je’ »[11] « Essentiel à la compréhension du sens, l’agir expressif est également une façon d’agir sur son interlocuteur, et donc de le transformer au travers du dialogue intersubjectif. Ainsi, en mobilisant le corps (dans notre culture : arrêt brutal de la parole ou cri, accélération ou blocage de la respiration, yeux rouges fixant autrui…), la dramaturgie de la colère permet de signifier à l’autre son état, puis dans un second temps, de lui faire connaître ses propres limites de tolérance émotionnelle. »[12] « L’agir expressif mobilise toutes les fonctions physiologiques, non plus au service de la régulation des milieux intérieurs ou de l’homéostasie, mais au profit de la mise en scène du sens, au profit de la dramaturgie. L’on ne peut échapper sans dommage à l’obligation d’en passer par l’agir expressif. La mise en scène de la signification est nécessaire à l’avènement de cette dernière et à sa compréhension par autrui. De sorte que se soustraire à l’exigence dramaturgique et livrer un discours monocorde, plat, inexpressif, risque de nuire tant à sa compréhension par autrui qu’à sa puissance illocutoire. Car le corps, dans l’agir expressif, ne porte pas seulement le sens : il provoque aussi des réactions dans le corps de l’autre, il agit sur l’autre, auquel il s’adresse. En général, cet agir ne laisse pas l’autre indifférent, c’est-à-dire qu’il a une action sur ce dernier qui peut infléchir la dynamique intersubjective en indiquant à l’autre les limites qu’il ne faut pas franchir, les limites de tolérance émotionnelle et affective du sujet. »[13] Nul ne peut sortir sans dommage de son inhibition ! En effet, incapable d’affirmer ses limites, l’effraction de soi devient inévitable et aboutit nécessairement à des ressentis d’étouffement : « je ne peux plus le sentir », « il m’étouffe », « j’ai besoin d’air », « besoin de respirer, de souffler ». « Je tiens la structuration de l’agir expressif de la colère pour une des fonctions dialogiques nécessaires à la préservation de l’identité et de la santé mentale, et cela chez tout un chacun, sans exception… »[14] « La structuration de l’expressivité de la colère est difficile chez l’enfant. Beaucoup de parents sont totalement désemparés devant leurs chérubins en colère. Or c’est bien de la façon dont ils jouent cette question, au long cours, avec eux, que dépend la structuration et l’usage souple de la puissance expressive de la colère chez l’adulte. »[15] « L’impuissance expressive est dangereuse, non pas tellement au plan économique, comme le suggère la théorie de Marty[16], mais au plan proprement dynamique. Ce n’est pas l’absence de décharge pulsionnelle qui est délétère. C’est qu’en absence d’agir expressif, la patiente (ici C. Dejours relate un exemple à la page 37 de son livre « Le corps d’abord ») ne peut pas se protéger efficacement de ce qui, venant de l’autre, provoque en elle sa propre hostilité…L’hostilité est bel et bien représentée chez cette patiente par des fantasmes. Son analyse en fournit de nombreux exemples, où elle rêve de tuer ou de faire exécuter des gens qui l’irritent. Ce qui fait défaut ici, c’est l’agir expressif de la colère. »[17] « Que se passe-t-il alors en cas d’échec dans la réalisation de cet agir expressif ? DEJOURS (1995) montre que cet échec « fait surgir la violence contre l’autre. » Deux solutions se présenteraient alors au sujet : « le passage à l’acte compulsif ou la répression. Dans cette dernière, la violence se solderait par une paralysie de la pensée. Alors peut survenir une crise somatique » (p. 75). Dans sa conception, DEJOURS (1989) pense en effet « qu’il faudrait accorder à la violence une place spécifique dans le fonctionnement psychique, aussi importante qu’au désir » (p. 55), et que c’est l’animalité qui serait la source de la violence et des motions destructrices » (p. 56). Il précise que si le sujet s’oppose à l’exercice de cette violence instinctuelle par un retournement contre soi, « cette animalité devient motion suicidaire ou motion mutilatrice. S’il s’oppose, au contraire, par la répression, « il se réserve d’un passage à l’acte suicidaire », mais en risquant « de déclencher un processus de somatisation (…), mouvement qui, selon lui, « n’est pas suicidaire stricto sensu » (p. 56), mais qui relève bien « de l’économie de la violence » (1995, p. 75). … Mais alors, comment expliquer le recours à l’une des solutions plutôt qu’à l’autre ? C. DEJOURS (1995) propose une réponse à cette question : ce serait l’impuissance vécue dans le corps, le vécu de douleur au niveau du corps, qui aiguillerait les sujets vers le passage à l’acte compulsif, et ce serait le ressenti de honte, ou de peur de la violence de l’autre, qui aiguillerait les sujets vers la maladie somatique. En envisageant chez le sujet passant à l’acte, le contexte antérieur d’une lutte pour l’éviter, d’une impossibilité de verbalisation de cette lutte contre le passage à l’acte, et d’une paralysie de la pensée, pouvant alors entraîner la survenue de somatisations, C. DEJOURS (1989) semble articuler à l’hypothèse d’une alternative, passage à l’acte ou somatisation, celle de l’éventualité d’un lien de succession dans le temps entre passage à l’acte et somatisation … Il souligne en tout cas la complexité et l’intrication probable entre ces deux processus, puisque « la répression » est, selon lui, requise « pour conjurer le passage à l’acte », sans permettre la perlaboration (p. 58). »[18] Le mot « culture » vient du latin cultura qui signifie « habiter », « cultiver » ou « honorer », lui-même issu de colere (cultiver et célébrer) ! Le contrôle des émotions dépend fortement des normes sociales (par exemple, exprimer sa colère peut être valorisé, car signe de force, dans une culture mais réprimé dans une autre car signe d’immaturité). Les Chinois, pour les citer, ne se servent pas de leurs mains pour exprimer des sentiments. La gesticulation implique la colère, la perte de contrôle de soi, or les Chinois ont pour principe de se dominer en toutes circonstances et sont très choqués par notre façon d’élever la voix et de gesticuler pour montrer notre colère ou notre impatience. Là où nous manifestons toute la gamme de nos sentiments dépit, colère, joie, tristesse, les Chinois opposent leur sérénité leur calme à notre agitation. Au Japon, il n’y a pas de terme pour désigner une “émotion”. Dans leur langage, ils ont “jodo” qui correspond à la joie, à la colère mais qui renvoie aussi à la chance. Chez les Inuits, la colère s’exprime volontiers en public, et sur un mode bien ritualisé : les deux adversaires s’injurient copieusement, sans échanger de coups, jusqu’à ce que les rires des spectateurs les départagent. Je précise ici que cette description n’est pas exhaustive. Une recherche plus étendue serait nécessaire. Avis aux amateurs ! Nous allons maintenant proposer quelques moyens pour s’aider. La psychothérapie ne promet pas de miracle. Mais elle dit qu’en travaillant sur soi-même, on peut consentir à ne plus se voiler la face, et se saisir de la corde qui nous lie à notre souffrance. Il s’agit de retourner l’événement à l’origine de nos fourvoiements, de l’instrumentaliser plutôt que d’en être l’esclave. Et de libérer ainsi notre désir. Quand nous y arrivons enfin, nous acquérons une grande force intérieure. Ce n’est pas le bonheur, pas la complétude, pas l’unité de soi, mais une forme d’énergie et de satisfaction que nous ressentons dans tout ce que nous accomplissons. Choisir notre vie ? Décider de notre désir ? La psychothérapie le propose. Elle suggère de repérer les obstacles récurrents qui se dressent systématiquement devant nous à chaque fois que nous essayons d’être en accord avec nos désirs. Face à sa souffrance intérieure, un choix va s’imposer. Lequel ? Soit de nous complaire et de nous laisser dominer par la souffrance, soit d’établir une rupture radicale et de passer à un second niveau, que l’on peut appeler « la conscience réfléchie ». Au cours de cette étape, nous apprenons à faire le tri entre nos désirs, nos projets, nos pensées, nos émotions… Nous devenons ainsi plus libres parce que nous nous détachons de nos désirs confus et contradictoires. Nous constatons que nous étions aveuglés par des fantasmes, des imaginations irréalistes où tout tournait uniquement autour de nous-mêmes et de notre supposée grandeur. Ensuite, nous nous réalisons, parce que nous parvenons à des choix où nos aspirations s’accordent à la vie en société. Il s’agit en fait de choisir « avec » les autres, sans pour autant nous soumettre passivement à leur domination. La thérapie est au moins une expérience à deux, quelque chose d’inéluctable qui permet au sujet d’advenir. Elle peut être individuelle ou en groupe selon la demande et l’analyse de cette demande. Le thérapeute contribue à donner un sens à des comportements apparemment insensés. Le travail thérapeutique peut devenir un travail de liaison. Celui-ci s’effectue grâce à un intermédiaire, grâce à un espace de transition, un « sas d’étayage ». « L’intermédiaire », écrit René Kaes, « est une instance de communication, une médiation, un rapprochement dans le maintenu-séparé ; il est aussi une instance d’articulation des différences, un lieu de symbolisation. Cet intermédiaire assure une fonction de pontage sur une rupture maintenue, un passage, une reprise ». D’où le rôle du jeu notamment. Ce jeu qui distingue le psychodrame de toute thérapie de groupe et de la psychanalyse, va permettre de supporter ce qui, précisément, est insupportable dans la vie. L’agir expressif dont nous parle C.Dejours plus haut, peut se traduire en psychodrame par son aspect « corporant ». « Le psychodrame est « corporant » parce qu’il y est question d’une dynamique corporelle, d’une dynamisation du corps, bref de la « corporéité » prise dans le sens de l’être humain considéré dans sa globalité. La corporéité se situerait dans une zone intermédiaire entre l’action de rendre une parole corporelle et l’acte de faire parler le corps. C’est aussi une zone où les objets transitionnels et le langage métaphorique prennent une place importante. A propos de l’objet transitionnel, nous renvoyons le lecteur aux ouvrages de D.W. Winnicott. »[19] En psychodrame le soulagement et l’amélioration psychologique de la personne viendront souvent par l’expression de ce qui jusque-là est resté imprimé. Après une certaine décharge émotionnelle, la parole peut se charger à nouveau car elle s’adresse à quelqu’un. En quelque sorte les animateurs du groupe psychodramatique font circuler le métro de ce qui n’est pas dit en dessous du boulevard de ce qui est difficile à dire ! Le cadre, quant à lui, a pour fonction l’inscription de l’autre qui va permettre une symbolisation. La marque délimitée par le processus psychothérapeutique produit du sens, triangule, relie les morceaux éparpillés du patient et permet à la pensée de reprendre un relais. Qu’est-ce que la symbolisation ? Grâce au travail de symbolisation, ce qu’on veut montrer et dire peut prendre sens. La symbolisation permet de devenir autre, de découvrir l’autre en soi. Elle permet aussi d’immerger de la sidération, du traumatisme subit. La symbolisation permet une représentation, une représentation de soi sous forme théâtrale ou non. Dès lors l’insupportable devient supportable. La psychothérapie, qu’elle soit individuelle ou groupale, est un lieu de symbolisation, de représentation et de remémoration. On s’y soigne en se remémorant. En se remémorant on rejoue. En rejouant on symbolise. On se « ré-origine ». On peut se soigner en symbolisant le non-approprié de l’histoire subjective vécue. Le tableau des années oubliées peut se ré-organiser dans une perspective devenue alors constructive. La représentation, quant à elle, est une re-présentation c’est-à-dire une présentation nouvelle. Elle a une fonction de libération et de re-création. Elle constitue une reprise du vécu sur le plan symbolique (symbolisation). Elle permet à l’enfant d’accepter le traumatisme de la séparation sans en être détruit, sans non plus se réfugier dans l’imaginaire pur. Le jeu est là, précisément, pour maintenir en œuvre la fonction de représentation qui lui permet en l’occurrence d’interpréter un fait nouveau au lieu de le subir. La fonction de représentation sert de clivage entre l’imaginaire et le réel. Elle sauve l’homme du délire en lui ouvrant le champ symbolique. Par la représentation, le mot commence par fonctionner comme signe c’est-à-dire non plus comme simple partie de l’acte mais comme évocation de celui-ci. « Parler, c’est désigner l’objet absent, passer de la distance à l’absence comblée par la représentation…. Penser, c’est se représenter mais dépasser les représentations. Les mots, les signes représentent la présence dans l’absence. Le langage « est » une présence-absence, présence évoquée, absence remplie. »[23] [20] La psychothérapie peut permettre d’apprendre à aimer, d’essayer de mieux comprendre ce qui nous arrive, ce qui est en jeu dans l’amour, d’en reconnaître les déformations, se poser des questions, chercher des réponses, élaborer sa pensée, mettre des mots à la place des maux, pouvoir parler de sa souffrance sont autant d’aides à notre évolution personnelle. Un symptôme a une signification pour celui qui en souffre. La personne souffrante est donc la seule capable de le déchiffrer. D’où l’importance de la parole pour apporter une lumière sur ses souffrances. Déformée, masquée, sous forme de rébus, la vérité dont les symptômes témoignent, comme les rêves peuvent le faire, peut être dévoilée grâce au travail de la parole en psychothérapie[21]. Parole après parole, appuyée parfois par une technique thérapeutique spécifique, il est fait lumière sur un moment de son être à l’origine de sa souffrance. La psychothérapie est un traitement thérapeutique sollicité dans de nombreux contextes : dépression, deuil, maladie. Les patients qui s’engagent dans une psychothérapie ou une psychanalyse s’engagent avant toute chose pour eux-mêmes. Il s’agit d’un sauvetage que l’on décide pour soi, pour sortir la tête de l’eau et s’autoriser à prendre un chemin qui n’est pas celui de la douleur. Le burn-out, pour le citer comme exemple, marque de son sceau l’inerte et le manque d’envie, de motivation, d’énergie, de volonté ; en somme, un manque de désir qui s’est noyé ailleurs. Ce désir de le retrouver est la raison pour laquelle de nombreuses personnes s’adressent à un psychothérapeute. La psychothérapie permet d’apaiser cette souffrance tapageuse, omniprésente et qui prend le dessus sur notre réel désir. Elle offre le champ libre à celui ou celle qui désire connaître l’histoire de sa vie que l’on écrit chaque jour, comprendre ses choix, apprivoiser ses difficultés, soigner ses symptômes, améliorer sa relation à l’autre et surtout à soi. « Chez une victime du burn-out, par exemple, la probabilité de rebondir est indexée au degré de sécurisation que produisent famille, amis, collègues, pouvoirs publics, histoire et culture personnelles. Un individu dépourvu d’une telle solidarité ne se redresse pas. Le tranquillisant le plus efficace n’est pas le médicament chimique ; c’est l’autre – le parent, le conjoint, le camarade – et particulièrement la confiance qu’ensemble ils ont tissé et ici donne toute sa force ».[22] C’est pourquoi l’activité thérapeutique en groupe est fortement indiquée. En effet, par la verbalisation des éprouvés, le groupe devient une enveloppe corporelle pour chacun. Cette enveloppe du groupe renforce l’enveloppe individuelle défaillante. La mise en scène de ses sensations apporte du contenant et les échos de chacun : souvenirs, images, scènes vécues, associations diverses. Le groupe thérapeutique favorise les échanges dans un cadre structuré, remet en circulation les émotions, les pensées et la parole. Il permet de différer et de réinstaurer du temps et de l’espace pour soi. Voici quelques pistes de ce travail sur soi : https://www.psychotherapie-psychodrame.be/2019/04/13/lassertivite/ https://www.psychotherapie-psychodrame.be/2019/03/19/la-communication-non-violente-cnv/ « Etre homme signifie être un avec soi-même, avec son prochain et avec l’esprit. Etre homme signifie ouvrir le poing serré de Caïn à l’amour et à la bonté, au besoin de secourir et de guérir. Mais avant tout, être homme signifie renoncer à être et à posséder par sa propre toute-puissance, établir une confiance foncière en soi-même, en autrui et en l’esprit, tout comme accepter une charge qui implique la responsabilité personnelle ».[25] chaude chole : emportement, forme d’impuissance, équilibre rompu, aveugle, toxique, fondée ou défensive ?, passion, « c’est quand les petites chevilles ne vont pas dans les petits trous », bouillir en silence, défaut de l’agir expressif, inhibition, limite, penser, passage à l’acte, somatisation, carence de représentations, pulsion paroxysmale, péter les plombs, tyrannie, « ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas », libérer notre désir, se libérer, psychothérapie, espace transitionnel de symbolisation, travail psychique sur soi, apaisement, communication non violente, assertivité, développer un vrai « self ». Références : https://www.denis-vasse.com/la-colere-2/ https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-colere-emotion-interdite_497338.htmlhttp://www.redpsy.com/guide/colere.html https://fr.wiktionary.org/wiki/péter_les_plombs>> [1] https://www.franceculture.fr/oeuvre/au-bout-de-la-colere-reflexion-sur-une-emotion-contemporaine [2] Philosophe et professeur de linguistique à l’université de Bourgogne. [3] J. Lacan, « Le désir et son interprétation », inédit, 14 janvier 1959. [4] J. Lacan, Le Séminaire, livre Vil, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1986, p. 123. [5] J. Lacan, « L’étourdit », Scilicet 4, op. cit., p. 44. [6] C. Soler, Les affects lacaniens, PUF, Paris, 2016, p.88-89. [7] Andre, C., Jollien A., Ricard, M., A nous la Liberté ! L’Iconoclaste et Allary Editions, Paris, 2019, p.436-437. [8] Léopold Szondi,( 1893-1986), est un médecin, psychopathologiste hongrois, fondateur de la « psychologie du destin ». Ses recherches – influencées par Freud et Ludwig Binswanger – ont porté sur l’hérédité et les théories géniques. Il cherchait à élucider la transmission génétique de facteurs conditionnant notre vie mentale. Pour ce faire, il a étudié de nombreuses généalogies et a mis à jour le concept « d’inconscient familial ». [9] Le spasme du sanglot est une pause respiratoire de quelques secondes qui peut survenir quand un enfant en bas âge fait une grosse colère. C’est souvent très impressionnant pour les parents, mais c’est absolument sans danger pour l’enfant. Lors de pleurs importants (lors d’une contrariété, d’une peur, d’une douleur), la respiration de l’enfant se bloque, sa peau se cyanose et devient bleue. Pendant cette apnée forcée, le sang irrigue moins bien le cerveau et cela provoque une brève perte de connaissance, une sorte de syncope. La première fois, les parents imaginent le pire et appellent les secours, paniqués. Heureusement, la perte de connaissance ne dure que quelques secondes. L’enfant retrouve ensuite ses couleurs et une respiration normale. [10]Isabelle Filliozat est une psychothérapeute française, didacticienne en psychothérapie, conférencière et auteure, née le 12 décembre 1957 à Paris [11] Ibid. p.37. [12] https://www.psychologie.fr/article/est-ce-mal-de-se-mettre-en-colere–A-677.html [13]C. Dejours, Le corps d’abord, Petite biblio Payot, p.38. [14] [14]C. Dejours, Le corps d’abord, Petite biblio Payot, p. 39. [15] Ibid. p.40. [16] C’est moi qui précise ici dans le texte même de C. Dejours. Médecin français Pierre Marty (1918-1993) a fondé l’Ecole Psychosomatique de Paris avec comme objectif d’intégrer la pathologie somatique à la médecine. De nos jours, cette approche globale constitue un courant à part entière dans la pratique médicale. La psychosomatique est ainsi définie comme un défaut de mentalisation. La mentalisation étant la capacité à discerner, à faire face et à élaborer des conflits internes et interpersonnels. Elle permet de faire appel à des représentations. Ainsi lorsque nous devons faire face à une perte, au début il y a une sidération, puis on fait appel à des représentations, à des images psychiques dans le préconscient. La carence de représentations entraîne un surinvestissement de l’agir. [17] C. Dejours, Le corps d’abord, Petite biblio Payot, p.36-37. [18] Rosine Diwo, Evénements de vie, mentalisation, somatisation et tentatives de suicide : approche comparée à l’adolescence. Thèse de Doctorat en Psychologie. Réf. : https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01776235/document,p.103-104. [19] Jacques Michelet, Handicap mental et Technique du psychodrame, Ed. L’Harmattan, 2008, p.45. [20] H. Lefebvre, « La présence et l’absence », p. 88. [21] A ce sujet j’invite le lecteur à se rendre sur ce lien pour approfondir cette question : https://www.psychotherapie-psychodrame.be/2018/11/27/le-pouvoir-de-la-parole/ https://www.psychotherapie-psychodrame.be/2018/11/24/le-savoir-de-la-parole/ [22] Interview de Boris Cyrulnik – Psychiatre et neurologue, Boris Cyrulnik : « Le travail peut être beau et rendre heureux », https://acteursdeleconomie.latribune.fr/debat/2010-11-19/boris-cyrulnik-le-travail-peut-etre-beau-et-rendre-heureux.html [23] Donald W. Winnicott, La mère suffisamment bonne, Ed. Payot, 2006.P.113. [24]Ibidem. P.118. [25] Leopold Szondi, Introduction à l’analyse du destin. Ed. Nauwelaerts, 1972. P.65 » your text 27 février, 2024 16 février, 2024 La colère en psychologie
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