
Par Jacque
L’hyperactivité
L’hyperactivité compense généralement une dépression masquée par des conduites dites opératoires. « Ainsi, comme le signale Claude Smadja, décrivant l’attitude du patient opératoire : « son narcissisme est orienté vers le dehors, vers la réalité collective, et non vers le dedans, vers la réalité interne. Il cherche la voie de satisfaction dans l’accomplissement de conduites conformes aux valeurs du socius et non dans la rêverie. Il ne connaît pas la détente et le repos, et s’épuise dans la recherche permanente de la satisfaction illusoire d’un exigeant idéal ».[1]
» your text Dans l’ hyperactivité la pensée n’a plus de recul pour s’apaiser, apaiser, se faire confiance et faire confiance. Quand la capacité de symbolisation et la protection imaginaire échouent la panique de l’angoisse et l’épouvante du réel, reste le recours à l’agir, reste le recours à la motricité comme fuite, défense, évasion. L’agir vient alors à la place d’un remémorer, ce remémorer qui est le prémisse nécessaire à une élaboration symbolique apaisante. Nous tombons malade à force de ne pas faire de nous-mêmes des « patients », alors que se faire « patient » guérit ! Quand l’urgence amène l’hyperagitation. il devient dès lors urgent de se mettre à penser. L’urgence, pour nous thérapeutes, consiste à prendre du temps et aussi de ne pas toujours faire. Accepter de ne pas toujours faire (être toujours dans l’agir) c’est permettre d’être et de ressentir cette intériorité transformante. Un espace de parole respectant le rythme de chacun, permettant une décharge-recharge émotionnelle, permettant de passer de la plainte à la demande, l’expression de ses difficultés singulières reste indispensable. Si nous arrêtons de bouger dans tous les sens nous pouvons nous sentir bouger de l’intérieur ! Les insomniaques rejouent au moment de dormir une souffrance «encapsulée» de génération en génération, ou un deuil non fait, ou un sentiment d’abandon éprouvé dans leur petite enfance. Le sommeil, rappelons-le, est une «petite mort[2]». Les Grecs anciens le savaient déjà puisqu’ils faisaient d’Hypnos (personnification du sommeil) et Thanatos(personnification de la Mort) des frères jumeaux[3]. « Le moi renonce au sommeil parce qu’il a peur de ses rêves. » (S. Freud). Le sommeil est indispensable pour la reconstitution de l’organisme éprouvé par l’état de veille. Mais sa très grande particularité, introduite par Freud en 1900 dans L’interprétation des rêves, tient dans la spécificité de l’expérience onirique et son importance pour l’économie et la dynamique de la vie psychique. C’est pourquoi, sans doute, le sommeil est si sensible aux événements comme aux fluctuations des émotions qui émaillent notre vie quotidienne »[4]. La fonction onirique a une valeur transitionnelle qui favorise l’activité mentale. Daniel Stern (1985)[5] a montré dans des microanalyses d’interactions filmées en vidéo comment des nourrissons réagissent à leurs mères dépressives. Il a distingué divers types de réactions. Les nourrissons d’un certain type semblent essayer, avec toute leur force, de ramener leur « mère morte » à la vie : un comportement hyperactif observable en est le résultat. De plus, ces bébés ne semblent pas avoir assez d’espace interne et externe pour éprouver leurs propres pulsions et sentiments en tant qu’indices d’un « Soi émergent ». Ils sont insuffisamment capables d’avoir une expérience récurrente d’un « effet de soi », d’une « cohérence du Soi » et d’une « affectivité du Soi » pour leur donner un sentiment de base d’avoir leur propre histoire de soi, un sentiment qui, comme nous l’avons appris, est l’une des conditions nécessaires pour le développement d’un sentiment de soi central stable. Ce peut être une des raisons pour lesquelles le développement d’un « faux self » est souvent observé chez les enfants souffrant de TDAH. L’émergence du soi ne peut se maintenir sans un apport énergétique constant. L’amour narcissique, celui que nous nous portons à nous même, est nécessaire au maintien de soi. [1] Michel About,L’insomnie en pratique médicale, Médecin généraliste, psychanalyste,Psychothérapeute à l’IPSO,Membre du DER de Psychologie Médicale de Créteil-Paris XII. https://www.cairn.info/revue-le-carnet-psy-2002-4-page-24.htm [2] L’expression de la petite mort signifie qu’une personne connaît un orgasme. Son origine remonte au XVIème siècle ou ce terme voulait dire syncope ou étourdissement et frissons. [3] Dans la mythologie grecque, Hypnos (en grec ancien Ὕπνος / Húpnos) est le dieu du sommeil, connu chez les Romains sous le nom de Somnus. Il est le fils de Nyx et le frère jumeau de Thanatos, la personnification de la Mort. Il est aussi le père de Morphée, dieu des rêves. [4] ibidem [5] https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2008-4-page-1213.htm » your text 27 février, 2024 16 février, 2024 L’insomnie
On assimile ainsi l’orgasme à la petite mort car il ressemble aussi au grand frisson qui nommait autrefois cette action ainsi. Puis vint le langage érotique qui se l’est octroyée et qui nous l’a transmis dans le langage courant.
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