ALEXITHYMIE :

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alexithymieCe trouble désigne la difficulté à identifier ses émotions et à les exprimer. Une personne alexithymique dit : »Je me sens mal mais je ne sais pas pourquoi « . On peut aussi ajouter que ce type de personnalité a un imaginaire très terre à terre, basique. La combinaison de ces différents éléments pose problème dans la bonne régulation des émotions et peut conduire à des problèmes somatiques, dont l’hypertension. Mais ausssi à des addictions (alcool,drogue ou jeux) et à des troubles alimentaires tels la boulimie et l’anorexie.
L’alexithymique est une personne sans expression, raide, pierreuse et étriquée. La rigidité du corps alliée au discours sans couleur affective centré sur les menus détails de la vie quotidienne, rend le sujet lourd à suivre et déclenche un sentiment profond d’ennui. Il entretient avec le monde des échanges dévitalisés.
« je propose d’examiner le concept d’alexithymie du point de vue psychanalytique. Alexithymie : du grec a= sans ; lexis= mot ; thumos= cœur ou affectivité veut donc dire « pas de mots pour les émotions » Le concept, lui, renvoie à une série de phénomènes cliniques qui ont été décelés et longuement étudiés dans des services psychosomatiques à Boston, et qui incluent non seulement la difficulté que peut éprouver un patient à décrire ses états affectifs, mais aussi une incapacité de distinguer un affect d’un autre » i
« Le sujet manque de mots pour nommer ses états affectifs, ou (s’il peut les nommer) le fait qu’il n’arrive pas à les distinguer les uns de autres. Il ne serait pas capable, par exemple, de distinguer l’angoisse de la dépression, la peur de l’agacement, l’excitation de la fatigue, la colère de la faim, etc. Certes les observations des psychosomaticiens sur la pensée opératoire et l’alexithymie me semblaient justes. Mais du moins chez mes propres patients, j’avais constaté que ces phénomènes avaient surtout un fonction défensive, nous ramenant à un stade du développement où la distinction entre le sujet et l’objet n’est pas encore stable et peut susciter de l’angoisse. Cette régression expliquait, à mon avis, le fait que les messages envoyés par le corps à la psyché, ou inversement, s’inscrivaient psychiquement, comme dans la petite enfance, sans représentations de mots. L’infans, avant la parole, est forcément « alexithymique » (McDougall 1982, ch7). »ii

i Joyce McDougall,Théâtre du je, Editions Gallimard,1982,p.196.
ii Joyce McDougall,Théâtre du corps, Editions Gallimard,1989,p.54-55.

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